Dans l’exercice qui accompagne ce post, nous vous demandons d’impliquer une ou deux personnes de votre entourage dans la poursuite de votre objectif. Nous savons par des enquêtes antérieures que tout le monde ne trouve pas agréable ou attirante l’idée de partager avec d’autres ses sentiments et pensées sur le sujet. Chacun doit naturellement se sentir entièrement libre de parler ou non avec d’autres de la perte de poids. Cependant, le fait d’impliquer son entourage peut vous aider à atteindre votre but si vous le vivez comme une chose rassurante, basée sur la confiance. Nous vous expliquons pourquoi ci-dessous.
En impliquant d’autres personnes, vous organisez en quelque sorte votre succès. Ce que vous faites et la façon dont vous le faites paraissent moins aléatoires, moins anodins. Le phénomène tient pour une bonne partie aux propriétés du système limbique.
Le système limbique est un réseau sensible à l’interaction sociale et au feed-back. Il intervient également dans la création d’usages, de traditions, de routines et de souvenirs, que ce soit à l’échelle individuelle ou dans le contexte d’une famille, d’un village ou d’une communauté.
Ce type d’images, de sentiments et de traditions existent dans le monde entier et concernent très souvent notre alimentation.
Fêtes et traditions gastronomiques
Dans des pays comme l’Allemagne, l’Italie, la France et l’Angleterre, on mange de l’agneau à Pâques. Il est de tradition en France, en Belgique et en Suisse de manger de la galette des rois le 6 janvier et des crêpes le 2 février, à la Chandeleur. Lors de la fête juive d’Hanoucca, on prépare des plats à l’huile. Et à la fin du ramadan, les musulmans fêtent l’événement avec des pâtisseries.
Les traditions peuvent offrir une prise sur le réel et de la clarté. Elles renforcent dans certains cas le sentiment de solidarité et d’appartenance. Les habitudes, en fonction de la façon dont elles sont acquises, peuvent aussi faciliter la vie. S’il s’agit de traditions, d’habitudes ou d’usages souhaitables, c’est évidemment une excellente chose. Par exemple pour la santé ou votre projet de perdre du poids durablement.
En plus d’être impliqué dans la création d’usages et de souvenirs, le système limbique est sensible à l’interaction sociale, aux compliments et à la pression du groupe. Bien entendu, une interaction sociale n’est pas l’autre et la pression du groupe est loin d’être toujours positive.
Quel cercle social peut-il vous aider ? Le trouverez-vous dans la famille, chez vos amis, vos collègues, du côté de votre employeur ou de votre médecin ? Faites-vous aider dans l’élaboration d’un plan. Faites-vous aider dans l’évaluation de vos progrès. Laissez les autres vous rappeler vos objectifs et célébrer avec vous vos succès. Le tout est de trouver la dose de pression sociale qui vous convient. Et si cela vous fait plaisir de partager vos résultats sur les médias sociaux, il n’y a pas de raison de vous en priver. Mais si cela ne vous met pas tout à fait à l’aise, abstenez-vous !
Fêter ses succès
Fêter ses succès aide à se sentir bien dans son parcours. Cela permet d’avoir quelque chose d’agréable en perspective dans les moments de découragement. Cela aide aussi à considérer une nouvelle routine comme une chose bienfaisante, positive. Pour célébrer ses succès, il faut d’abord atteindre son but. Fixez-vous donc des objectifs réalistes. Faites en sorte que votre graphique de poids, dont la courbe descend doucement, ait un effet positif sur votre moral. Impliquez aussi votre entourage dans la célébration de vos succès. Cela revient à les organiser. Les gens qui sont autour de vous auront davantage tendance à vous soutenir, à vous encourager et à vous donner un feed-back positif. Peut-être certains décideront-ils de vous accompagner. Le processus dans son ensemble deviendra alors un usage établi et sans doute une routine.
‘En plus d’être impliqué dans la création d’usages et de souvenirs, le système limbique est sensible à l’interaction sociale, aux compliments et à la pression du groupe.’
Dans l’ouvrage Nudge, dont le titre signifie « coup de pouce dans la bonne direction » et que nous devons au prix Nobel d’économie Richard Thaler et à son collègue et ami Cass Sunstein, on trouve même des exemples pratiques de serments informels, grâce auxquels les gens se stimulent mutuellement à améliorer leur comportement ou leurs routines.
Par exemple, l’un des employés des auteurs doit à un moment donné livrer un texte. Ce garçon, David, a mis beaucoup plus de temps que prévu, si bien que le projet prend du retard. Il savait pourtant qu’il recevrait une promotion et une augmentation en fin de parcours. Manifestement, cet incitant n’était pas suffisant. Thaler passe alors un marché avec David : celui-ci doit remplir un grand nombre de chèques de 100 dollars chacun et les lui remettre. À chaque dépassement de délai, il perdra un chèque. Et ce n’est pas tout. Thaler annonce au jeune homme qu’avec l’argent ‘récolté’, il donnera une fête où tout le monde sauf lui sera invité. Ce subterfuge va fonctionner, car David craint, en plus de la perte d’argent, de manquer une occasion festive. Notre cerveau juge donc le fait de ne rien perdre plus important que le renoncement à un bénéfice potentiel. Il y a des exemples où les gens voient l’argent qu’ils perdent versé au club de supporters de l’équipe sportive rivale de celle qu’ils soutiennent. Imaginez-vous ça un instant, vous qui êtes un ardent supporter de Marseille ou du PSG ! Tous les moyens sont bons du moment que cela vous aide à atteindre votre but !
Marseille ou du PSG ! Tous les moyens sont bons du moment que cela vous aide à atteindre votre but ! Mais une fois encore, vous devez ressentir comme positif et sûr le fait d’impliquer votre entourage. Si ce n’est pas le cas, ne le faites pas. Aucune pression ne doit peser sur vous dans ce domaine. Si vous décidez que ce programme ne regarde que vous, trouvez une façon de vous concerter, si on peut dire, avec vous-même. Peut-être le texte nommé plus haut (ou l’avis dans votre téléphone) vous aidera-t-il aussi ?
Bonne chance!
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